Enfin, les spécifications abordent de nouveaux sujets reflétant le changement de rôle du PPF et se concentrent donc sur les interactions qu’aura le PPF avec les PDP. Cela concerne notamment :
- le flux d’annuaire qui fait l’objet d’un certain nombre de précisions (n°13 et 14),
- le flux de cycle de vie (n°6), qui se concentre sur les statuts obligatoires tout en laissant une certaine liberté coté PDP pour l’utilisation de statuts facultatifs,
- la définition du protocole pour le raccordement des PDP au PPF,
- les flux de e-reporting, dont les définitions et la structure ont été précisées afin d’être plus lisibles (n°8, 9, 10.1, 10.2, 10.3 et 10.4).
L’administration laisse entrevoir une certaine liberté dans les relations des PDP avec les assujettis fournisseurs et clients : maintien théorique du flux 3 dans le cadre du circuit C, les données facultatives du cycle de vie en flux 6, ainsi que des flux alternatifs au flux de e-reporting en flux 10 (flux 8 et 9).
La publication de ces spécifications est toutefois loin de répondre aux enjeux non résolus posés par la réforme et ses impacts. Beaucoup de ces développements sont uniquement la conséquence de la prise en compte de la décision du 15 octobre qui redéfini le rôle du PPF et se concentre désormais sur son périmètre : la relation entre le PPF et les PDP (c’est-à-dire hors flux de e-invoicing en flux 2).
N’ont pas été reprises dans cette version :
- Une nouvelle version du flux 2 (e-invoicing) qui prenne acte du changement de gouvernance du format du socle, confié à l’AFNOR qui aura en charge notamment la maintenance, la modification et l’instruction de la norme et de ses évolutions, des extensions spécifiques à la réforme française pour répondre aux enjeux divers qui touchent la facturation et la nécessité d’avoir à disposition les données nécessaires au pré-remplissage de la déclaration de TVA (sur ce point la norme française diverge notamment des formats Peppol Bis 3.0 utilisés dans d’autres juridictions (Belgique par exemple).
- L’instruction des cas d’usages, dont les solutions faisaient pour l’instant référence à des problématiques pratiques liées à la complexité d’un certain nombre de cas de facturation, soit du fait de l’intervention d’un tiers (payeur, émetteur de la facture, bénéficiaire), soit parce que le flux pouvait être soumis à des contraintes ou des dispositions particulières (sous-traitance, tolérance à l’émission d’une facture complète…).
L’AFNOR et la DGFIP auront donc la lourde tâche de répondre aux attentes des entreprises sur ces aspects pratiques de la réforme qui, s’ils ne sont plus l’enjeu de l’Etat et du PPF qui ne traite plus du flux de e-invoicing (flux 2), reste l’enjeu principal avec le e-reporting en matière de mise en conformité des entreprises. Le flou laissé par la réforme sur ces points est un enjeu à saisir afin de sécuriser les processus de facturation actuels et leur éventuelle refonte, de s’assurer de la couverture fonctionnelle par les entreprises de leurs cas d’usage par leur PDP désormais obligatoire, et de disposer dans les systèmes d’information de l’ensemble des données nécessaires à l’établissement des futures factures électroniques en format du socle, de l’alimentation des statuts obligatoires et de cette nouvelle obligation de e-reporting polyforme.
Enfin, afin de préciser les sujets à fort enjeux fiscaux et d’entrevoir une réflexion quant à l’impact de la réforme sur le déroulement des futurs contrôles fiscaux, des projets de BOFIP sont attendus dans les prochains mois.