L’adoption de politiques fiscales inédites et l’arrivée de technologies révolutionnaires génèrent des ruptures continuelles qui remettent constamment en question la manière dont les fiscalistes d’entreprise travaillent et les modèles qu’ils utilisent.
En première ligne
Parallèlement, les innovations technologiques continues poussent les entreprises à numériser leurs opérations, à automatiser les supply chains et à proposer de nouveaux services numériques. La planification fiscale doit être envisagée à chaque étape du processus. Les projets de transformation d’entreprise, l’intégration d’acquisitions et la gouvernance au niveau mondial font partie des situations à risque. Si les entreprises ne les gèrent pas correctement, elles s’exposent à un risque de conformité énorme, mais si elles négocient correctement ces virages, elles atteindront l’efficience fiscale.
Les autorités fiscales se numérisent elles aussi rapidement. Les gouvernements les plus avancés dans ce processus collectent directement les factures électroniques et les autres données de transaction, calculent eux-mêmes la taxe due et présentent la facture aux entreprises pour confirmation ou contestation, le tout dans des délais très brefs. Les recherches d’EY montrent qu’un cycle traditionnel de conformité fiscale de trois ans pourrait être réduit à 90 jours grâce au modèle de conformité numérique.
Cette approche est de plus en plus utilisée pour la fiscalité indirecte, et commence à l’être pour les revenus des sociétés et d’autres types d’impôts. Dans tous les cas, l’entreprise doit s’assurer que les évaluations sont correctes. Mais la question est comment. Le fiscaliste doit-il faire sa propre vérification ? La plupart des entreprises ont-elles seulement la technologie pour le faire ?
L’incertitude autour de questions comme celles-ci rend le contexte actuel très difficile à déchiffrer pour les fiscalistes. Pour dissiper toute incertitude, la fonction fiscale doit s’efforcer d’être le plus possible au cœur du moteur de l’entreprise.
Faire plus avec moins
Tous ces facteurs, à leur tour, plaident pour la numérisation des départements fiscaux d’entreprise eux-mêmes. À l’heure actuelle, on demande à la plupart des services d’entreprise de faire plus avec moins, même si l’évolution de l’administration et des lois fiscales rend leur travail plus complexe et demande plus d’efforts. Le manque de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur ne fait qu’aggraver cette pénurie de ressources.
Une partie de la solution consiste pour le fiscaliste à travailler en collaboration avec le service informatique, car il a besoin des dernières technologies pour être efficace. Cela passe par un accès à des outils, à des plates-formes et à des applications qui permettront de constituer des archives de données et des processus d’audit plus robustes, d’acquérir une visibilité en temps réel sur les systèmes financiers de l’entreprise et de mettre en place des techniques de contrôle conformes aux règles établies par les gouvernements, et par des investissements suffisants dans l’analyse prédictive ainsi que par un peu de recherche dans les technologies de RPA (Robotic process automation) et d’apprentissage automatique pouvant effectuer une grande partie du travail de base. Dire qu’aujourd’hui les systèmes manuels sont dépassés devrait normalement être une évidence.
Un fiscaliste « connecté » travaille en collaboration avec les autres acteurs concernés pour gérer les risques liés à la transformation de l’entreprise, créer de la valeur et réduire les coûts, tout en s’adaptant à une administration et à des lois fiscales en pleine mutation.
Prochaines étapes
- Assurez-vous que la planification fiscale est prise en compte à chaque étape lorsque vous numérisez des opérations, automatisez des supply chains et proposez de nouveaux services numériques. Les projets de transformation d’entreprise, l’intégration des acquisitions et les initiatives de mondialisation font partie des situations à risque. Si vous faites les choses correctement, vous récolterez les fruits de votre efficience fiscale. Dans le cas contraire, les risques de conformité sont énormes.
- Créez des liens plus profonds et plus immédiats avec les principaux acteurs concernés. En interne, cela va du conseil d’administration aux services opérationnels, en passant par le service informatique. Les acteurs externes concernés incluent les investisseurs, les autorités fiscales et le grand public.
- Assurez-vous que vos techniques de surveillance sont conformes aux règles établies par les gouvernements et que les investissements dans l’analyse prédictive et les processus robotiques sont suffisants. Les systèmes manuels ne peuvent pas le faire à votre place.
Ce qu'il faut retenir
« Connecté » signifie utiliser la technologie d’une manière à laquelle les organisations n’auraient peut-être jamais songé et établir un réseau de relations plus étendu que celui qu’elles ont imaginé. À presque tous les égards, les fiscalistes d’entreprise « connectés » et de confiance de demain seront très différents de ceux d’aujourd’hui. Il faut continuer de rapprocher les différents acteurs concernés.