5 min de temps de lecture 27 mai 2019
Discussion entre collaborateurs

L’une des clés d’une fiscalité réussie est la « fiscalité connectée »

À l’heure où les organisations se focalisent sur leurs technologies et leurs données, les entreprises leaders investissent massivement dans les technologies fiscales et le recrutement de talents spécialisés en science des données.

À l’heure où les organisations se focalisent sur leurs technologies et leurs données, les entreprises leaders investissent massivement dans les technologies fiscales et le recrutement de talents spécialisés en science des données, dans le but de créer une infrastructure solide.

Les fonctions fiscales n’ont jamais aussi bien réussi à préserver la conformité au sein des organisations de manière globale, malgré des budgets en baisse et un environnement législatif de plus en plus complexe. La clé de ce succès est de « se connecter », au sein d’un espace que nous avons dénommé « fiscalité connectée ».

Avec l’essor des technologies de pointe et la valorisation de la donnée, les grandes entreprises investissement de plus en plus dans la technologie fiscale et les talents en science des données avec pour objectif de construire une infrastructure solide de données de valeur. Les données issues de systèmes souvent incompatibles sont analysées, nettoyées, réorganisées et combinées, afin d’augmenter la performance des fonctions fiscale et financière, mais aussi de l’ensemble de l’organisation.

La fiscalité est étroitement liée à la finance, ainsi qu’à d’autres fonctions de l’organisation. Leur expérience combinée peut conduire de manière proactive à de meilleurs résultats pour les activités clés de l’entreprise, et positionner la fiscalité et la finance comme des partenaires économiques stratégiques auprès du conseil d’administration.

Nous avons identifié quatre axes principaux, dans lesquels les cadres fiscaux et financiers peuvent avoir cet impact tangible et positif en ce qui concerne la fiscalité connectée.

Réduction des coûts — économies d'impôts grâce à des processus opérationnels

Selon notre récente enquête, plus de 90 % des entreprises ont mis en place des programmes de réduction des coûts.

 

Alors que les fonctions financière, fiscale, juridique et ressources humaines réduisent les coûts de façon incrémentale, nous décelons une opportunité pour les fonctions financière et fiscale de jouer un plus grand rôle dans divers processus opérationnels intégrant déjà des « composantes » fiscales : la finance d’entreprise ; l’approvisionnement ; et la passation de marchés, la construction et la gestion de propriétés ; et la recherche, la conception et le développement.

Pour chacun de ces axes, la structuration des données à travers l’ensemble de l’organisation permet aux fonctions financière et fiscale de jouer un rôle plus constructif. De fait, l’efficacité accrue des analytics sont à même d’entraîner des réductions de coûts.

Services post-transaction

Compte tenu du rythme effréné des fusions/acquisitions, les cadres dirigeants sont naturellement portés à s'intéresser à la manière dont la fiscalité affecte leurs décisions de réaliser une acquisition ou une vente majeure. Nous décelons une opportunité pour les fonctions financière et fiscale d’être davantage intégrées dès les prémices d’une transaction et jusqu’à l’intégration réussie après la mise en œuvre.

Le partage des connaissances post-transaction est essentiel, et les connaissances détaillées en matière de fiscalité et de finance acquises au cours de la transaction permettent d’élaborer de meilleures stratégies pour la préparation du Jour 1, ainsi que pour l’intégration et la planification fiscales post-transaction.

La conformité est un autre défi auquel l’organisation doit faire face au moment de l’intégration des systèmes et des processus. Une participation fiscale et financière importante permettra d’assurer que les obligations réglementaires en matière d’enregistrement et de déclaration sont remplies rapidement, et que la fiscalité est réellement connectée au calendrier de fusions et acquisitions de l’organisation.

Transformation

La transformation de l’entreprise est une priorité pour les cadres dirigeants. Obligatoire pour rester viable, elle est aussi un moyen de saisir les opportunités présentées par la convergence sectorielle qui s'observe ces dernières années. En voici trois éléments clés :

  • La transformation numérique. « Assurer la pérennité » d’une entreprise, de façon à ce qu’elle soit adaptée à l’ère du numérique
  • La transformation financière. Améliorer l’efficience des fonctions financière et fiscale d’une entreprise, afin de réduire les coûts et de limiter les risques opérationnels
  • Transformation RH. Définir un modèle RH en phase avec l'évolution technologique

Une véritable transformation implique l’ensemble de l’entreprise à chaque étape. En effet, la grande majorité des décisions a une conséquence fiscale. Il est donc indispensable que les fonctions financière et fiscale soient au cœur du processus de transformation. Elles pourront ainsi avoir un impact économique durable. Il s'agit pour les fonctions financière et fiscale de saisir cette opportunité pour entrer dans le jeu et s’intégrer au calendrier de l’entreprise.

S'adapter à la globalisation

Les fonctions financière et fiscale peuvent aider l’organisation à garder une longueur d’avance en matière de gestion des risques et d’identification des opportunités liées à la globalisation. Quatre thèmes se démarquent :

  • L’évolution réglementaire. Au cours des dernières années, la fiscalité des entreprises a connu des évolutions considérables, parmi lesquelles le plan d'action BEPS, le Brexit, la réforme fiscale américaine et les vagues de réformes en matière de fiscalité indirecte, pour n’en citer que quelques-unes. Cependant, selon notre même enquête, 87 % des organisations ne disposent pas des ressources nécessaires pour satisfaire aux nouvelles réglementations fiscales.
  • Quand la transparence entre en jeu. Les mesures de transparence imposées par le gouvernement, telles que les déclarations pays par pays (CbCR), la norme commune de déclaration et la SAF-T, exigent la diffusion d’informations plus exhaustives sur les modèles économiques. En outre, les entreprises partagent davantage d’informations avec leurs partenaires commerciaux, voire même avec leurs concurrents, lorsque ces derniers sont en faveur de la « coopétition ». Toutefois, notre enquête révèle que 95 % des organisations voient un plus grand risque fiscal, notamment un risque de réputation, à satisfaire de telles initiatives en matière de transparence.
  • La transformation digitale. La digitalisation de l'économie a entraîné les entreprises « traditionnelles » dans le monde numérique, où elles doivent faire face à des entreprises 100 % numériques, ainsi qu’à une nouvelle génération d’administrations fiscales. En conséquence, 47 % des entreprises pensent que les autorités fiscales sont en avance sur les contribuables dans la transition numérique.
  • L’évolution des modes de travail. Notre récente enquête avec LinkedIn révèle que 38 % des plus grandes entreprises disposent de talents dans plus de 100 pays du monde. Les entreprises privilégient de plus en plus le recrutement sur place de collaborateurs plutôt que d'envoyer des expatriés comme elles le faisaient dans le passé. Cette décision a des conséquences fiscales majeures. Une autre tendance est l’augmentation du nombre de freelances.

Notre enquête montre que les fonctions financière et fiscale qui identifient et priorisent les tendances de la globalisation sont plus étroitement intégrées aux activités de leur entreprise que les autres.

Une solution connectée

Les entreprises avant-gardistes disposant de fonctions financière et fiscale avancées ont démontré qu’elles peuvent combiner l’intégralité des données de leur activité. Malgré la difficulté de cette opération, elle leur permet ensuite d’effectuer des analyses de données exhaustives et sophistiquées qui génèrent des décisions agiles et éclairées, les rendant ainsi mieux connectées à leur activité. C’est l’objectif de la fiscalité connectée.

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Ce qu'il faut retenir

Les données sont analysées, nettoyées, réorganisées et combinées, afin d’augmenter la performance des fonctions fiscale et financière, mais aussi de l’ensemble de l’organisation.